Chroniques des lecteurs

Couverture : L'autre bout du fil

L'autre bout du fil

Date de parution :

Chronique par

Martine G, Rédacteur

Alors que le commissaire Montalbano, son adjoint Mimi Augello et l'inspecteur Giuseppe Fazio enchaînent les journées au commissariat et les nuits sur le port pour accueillir les migrants qui débarquent par bateaux entiers sur les côtes siciliennes, un crime horrible est commis sur la personne de la Signora Elena Biasini, couturière sauvagement assassinée à coups de ciseaux dans son appartement. Or il se trouve que Montalbano a rencontré cette jeune femme quelques jours seulement auparavant lorsqu'il est allé choisir le tissu et faire prendre ses mesures pour lui confectionner un nouveau costume à la demande express de sa fiancée Livia. Costume qu'il devra porter à l'occasion du renouvellement des vœux de mariage d'un couple d'amis communs à Gènes.

L'accueil, l'attention que lui a réservé la couturière, son goût pour les jolies femmes contribuent grandement à l'affliction de Montabalno et à son empressement à résoudre cette nouvelle enquête, d'autant que s'il parvient à de désengager de l'accueil des migrants pour cause de mobilisation autour de ce crime, la pause est de courte durée... Et, entre un fiancé se présentant spontanément mais sans alibi pour le soir du meurtre, un jeune employé amoureux transi et un peu trop fougueux licencié par la couturière pour cause d'intrusion dans sa vie privée, un ancien amant resté ami innocenté d'emblée puisque présent comme traducteur auprès des migrants au côté du commissaire cette nuit-là, et une victime qui a fait tout ce qu'elle a pu pour séparer son passé de sa vie actuelle, Montalbano, à l'image du chat de la couturière, Rinaldo, a bien du mal à démêler les fils de cette inextricable pelote, à tirer sur le bon jusqu'au bout et faire le jour sur cette sordide et malheureuse histoire.

Dans ce roman pétri d'humanisme et de sensibilité, le Maestro Camilleri aborde des thèmes aussi divers que l'accueil des migrants, les attitudes abominables et abjectes des passeurs (et avec Montalbano, justice est faite par des arrestations hautes en couleurs) et aussi la jalousie et les ravages désastreux qu'elle peut causer. Bien sûr l'humour est également toujours présent et cette lecture m'a procuré de bienvenus éclats de rires, je l'avoue.

Un délicieux moment de lecture pour moi malgré la douleur flagrante inhérente à ce récit.

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