Le Chant de la grenouille

L'histoire est belle. Très belle. Trop belle. Nicolas, architecte charismatique et Clara, infirmière s'aiment. Tout leur sourit et ils mènent une vie rêvée dans une grande maison du pays de Gex. Pourtant, lorsque Clara annonce à sa famille à la fois sa grossesse et son désir d'arrêter de travailler pour élever son enfant, elle fait face à l'incompréhension des siens. Nicolas, travailleur acharné, subit une periode de stress et est pressé de partir, on discutera de tout cela plus tard, ce n'est pas si grave. Et puis arrive cette plainte d'une ancienne secrétaire en burn out, pour harcèlement moral, contre Nicolas. La tension entre les époux va alors monter d'un cran.

Plus que le harcèlement, ce roman aborde la mécanique de l'emprise. Insidieuse, elle rampe tel un serpent. On ne la sent pas, on ne la voit pas, car elle est d'abord la somme de petites choses : une remarque désagréable, un soupir exaspéré, un haussement de sourcils qui va faire douter la victime d'elle-même, puis elle grossit, devient un geste odieux, une insule, jusqu'au drame. Pourquoi la victime ne réagit-elle pas ? Parce qu'elle est une grenouille ! Cette métaphore bien connue illustre à la perfection la situation de la victime, hypnotisée par son bourreau, incapable de voir qu'elle cuit à petit feu, se coupant du monde, prenant même sa défense, jusqu'à en perdre tous ses moyens et son appétit de vivre !

J'ai beaucoup aimé la construction du récit, alternant passé et présent, permettant de comprendre les ressorts psychologiques qui ont conduit Nicolas à ce comportement, ainsi que la gradation des violences, conforme à ce que l'on constate dans la vraie vie. Bien sûr, cela reste une fiction et la réalité, lorsqu'on la connaît, est bien moins fluide, il est beaucoup plus difficile de se faire entendre- et d'être cru !- et l'aide arrive rarement de tous bords ! Cependant, merci à Sandrine Meilland-Rey d'avoir traité ce sujet si important !
Merci également à Netgalley qui m'a permis de découvrir ce livre et cette autrice.

J'ai été attirée vers ce livre par sa très belle couverture stylisée, par son titre surprenant qui trouvera son explication en cours de lecture sans oublier la chronique de mariechrist67 qui a su me donner envie de découvrir Sandrine Meilland-Rey.
Ce roman raconte l'histoire de Clara, 31 ans, infirmière, mariée depuis peu à Nicolas, 44 ans, architecte, divorcé. Tout semble aller pour le mieux d'autant que Clara est enceinte, sauf que les disputes sont de plus en plus courantes au cours desquelles Nicolas insulte et rabaisse Clara; les reproches fusent pour des broutilles. Tout s'accélère lorsqu'une plainte pour harcèlement moral est déposée contre Nicolas par une assistante du cabinet où il travaille. L'enquête est confiée à une gendarme, Lucie Lenoir, qui remonte dans le passé de Nicolas. Clara découvre alors tout un pan glaçant de la personnalité de son mari.
Ce roman traite de l'emprise d'un pervers narcissique sur les femmes de son entourage sauf que souvent, dans les romans, les victimes sont en position de faiblesse, peu sûres d'elles, ce qui n'est pas le cas de Clara, entourée d'une famille aimante, aimant son travail. le message est d'autant plus percutant que le personnage de la victime n'est pas une pauvre petite chose perdue. L'auteure fait traverser au personnage de Clara tout le processus subreptice d'emprise dont personne, même pas elle, ne perçoit la réalité : dénigrement, reproches incessants, processus d'isolement par l'arrêt du travail et l'éloignement de la famille et des amis; la violence psychologique est omniprésente mais en privé, jamais en public.
En glissant des épisodes de l'enfance et de l'adolescence de Nicolas, l'auteure n'excuse pas mais semble chercher une explication à son comportement : départ du père, départ de la soeur aînée qui part vivre chez son père alors qu'il n'a que 8 ans et qui le laisse seul face à une mère perturbée, dépressive, manipulatrice. Il se trouve nul, moche, s'invente une vie pour échapper à la réalité, est jaloux de tout le monde. Tout cela a forcément laissé des traces chez l'homme qu'il est devenu.
L'auteure évoque une notion juridique, entrée dans la loi en 2020, que je ne connaissais pas, celle du "suicide forcé" suite à violences psychologiques répétées : la victime ne voit d'autre issue que la mort pour y échapper.
Un livre poignant, au message important.

L'histoire suit Clara, une infirmière de 31 ans, récemment mariée à Nicolas, un architecte de 44 ans divorcé. Tout semble idyllique, d'autant plus que Clara est enceinte. Cependant, les disputes deviennent de plus en plus fréquentes, avec Nicolas qui insulte et rabaisse Clara pour des futilités. Les choses s'emballent lorsque Nicolas est accusé de harcèlement moral par une assistante de son cabinet, et une enquête est ouverte par une gendarme nommée Lucie Lenoir. Cette enquête révèle un côté sombre de la personnalité de Nicolas que Clara n'avait jamais soupçonné.

Le roman aborde le thème de l'emprise d'un pervers narcissique sur ses proches, mais ce qui le distingue, c'est que la victime, Clara, n'est pas une personne fragile, mais plutôt sûre d'elle, entourée d'une famille aimante et passionnée par son travail. Cela rend le message d'autant plus puissant, montrant que n'importe qui peut être victime d'emprise, même les personnes fortes.

En mêlant des épisodes de l'enfance et de l'adolescence de Nicolas, l'auteure ne cherche pas à excuser son comportement, mais plutôt à comprendre ses origines. Les événements traumatisants de son passé semblent avoir laissé des cicatrices profondes qui ont façonné l'homme qu'il est devenu.

L'auteure aborde également une notion juridique peu connue, celle du "suicide forcé", résultant de violences psychologiques répétées, une réalité poignante et souvent méconnue.

En résumé, ce livre est poignant et porte un message important sur les relations toxiques et les conséquences dévastatrices de l'emprise psychologique.